Don du sang : un assouplissement des conditions nécessaire mais insuffisant

Depuis juillet 2016, les hommes peuvent donner leur sang s’ils n’ont pas eu de relation sexuelle avec des hommes au cours des 12 derniers mois. Ils peuvent par ailleurs donner leur plasma dans une filière spécifique sous réserve de ne pas avoir eu plus d’un partenaire sexuel dans les 4 derniers mois. Cette décision de juillet 2016 a mis fin à l’exclusion permanente qui préexistait depuis 1983. L’entrée en vigueur de ces critères de sélection s’est accompagnée de mesures visant à suivre et évaluer les conséquences de cette évolution. Parmi les éléments d’évaluation, la surveillance épidémiologique des donneurs de sang a montré que l’ouverture du don du sang aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) n’a pas eu d’impact sur le risque résiduel de transmission du VIH par les produits sanguins, déjà très faible.

17 juillet 2019, la ministre des Solidarités et de la Santé fait évoluer les conditions qui permettent aux HSH de donner leur sang. Elle a décidé de réduire de 12 à 4 mois le délai permettant de donner son sang après la dernière relation sexuelle entre hommes à compter du 1er février 2020. La cible fixée était l’alignement des critères pour tous les donneurs, c’est-à-dire la disparition de la référence à l’orientation sexuelle au profit de la recherche d’un comportement individuel à risque.

Force est de constater que le compte n’y est pas ! Cette décision continue à être discriminante puisqu’elle maintient une différence de traitement avec les personnes hétérosexuelles. Nous rappelons également que les personnes trans sont exclues du don du sang, quelles que soient leur orientation sexuelle ou leurs pratiques.

Nous attendons du gouvernement de garantir l’égalité de traitement pour tou.te.s, et de ne retenir pour seul critère d’exclusion que les pratiques à risques et non l’appartenance à un ou plusieurs groupes.

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